« Les Grand.es Ami.es me demandent souvent si je suis payée pour ce que je fais. Ça me fait sourire… », confie d’entrée de jeu Marie-Josée, qui offre son temps aux Petits Frères des Laurentides depuis 2020.
« Ma vraie paie, c’est d’être avec eux. »
« J’aime les personnes aînées. Leur vécu m’intéresse. Elles ont de belles histoires à raconter. Et surtout, j’adore voir leurs regards s’illuminer en ma présence. »
À 60 ans, la bénévole nourrissait depuis longtemps le désir de s’engager auprès des Petits Frères. Il faut dire qu’elle avait déjà fait l’expérience de la solitude des personnes aînées dans les yeux de sa mère, pourtant bien entourée à la fin de sa vie. « Je me disais : si elle, qui n’est jamais complètement seule, peut ressentir ce vide, qu’en est-il des autres qui n’ont personne sur qui compter ? »
C’est finalement en plein cœur de la pandémie qu’elle franchit le pas. Il n’en faut pas plus pour qu’on la jumelle à trois Grand.e.s Ami.e.s. Dès lors, les visites s’enchaînent et son implication prend une place grandissante dans son quotidien.
Mille et une façons d’être présente
« Chaque rencontre est unique et enrichissante », remarque Marie-Josée, qui adapte son niveau de présence à l’histoire et à la personnalité des personnes qu’elle accompagne.

« Je me souviens d’un Grand Ami qui ne parlait à personne d’autre qu’à moi… Il y a aussi ceux qui sont plus timides et qui discutent peu, mais pour qui ma simple présence change tout. Et puis, il y a ceux qui adorent échanger plus longuement. Avec eux, on partage sur la vie, on se prête parfois des livres, on fait quelques sorties. »
L’engagement de Marie-Josée ne se limite pas aux visites de ses Grand.e.s Ami.e.s. C’est avec un bonheur non dissimulé qu’elle participe aussi aux pique-niques, aux séjours estivaux à Oka et à l’emballage de cadeaux des Fêtes organisés par Les Petits Frères au fil de l’année.
« J’ai une belle vie et j’en suis reconnaissante. À ma manière, j’essaie d’illuminer celle des autres. »
Bien vieillir à la maison : un privilège à préserver
Aider ceux et celles qui le peuvent encore à rester le plus longtemps possible chez eux, c’est aussi une manière d’illuminer la vie, pour Marie-Josée. Par son temps bénévole, elle a vraiment le sentiment d’être utile à ce niveau.
« Vieillir chez soi est un privilège qui n’est pas donné à tout le monde. Et tenir compagnie à un.e Grand.e Ami.e, c’est aussi agir en sentinelle, en filet de sécurité. On connaît le quotidien de la personne et on s’assure, en prenant des nouvelles régulières, que tout va bien chez elle. »
Ni travailleuse sociale, ni infirmière, Marie-Josée reconnaît quand même les limites de son rôle. Pour la guider et répondre à ses questions, elle s’appuie sur l’équipe coordonnatrice de sa région.
« En tant que bénévole, on travaille avec un certain bagage de vie, mais on n’a pas toujours les bonnes ressources. Chez les Petits Frères, il y a toujours quelqu’un au bout du fil pour nous aider à dénouer les situations plus délicates. C’est très rassurant. »
« Si je vais revenir vous voir ? Bien sûr que oui. »
S’engager avec Les Petits Frères, c’est aussi s’attacher aux personnes accompagnées et tisser un lien vrai, réciproque.
« Mes Grand.e.s Ami.e.s attendent mon appel. Parfois, ils et elles craignent d’être oubliés. Je les rassure toujours : je suis là, et je resterai là. »
À travers son implication, Marie-Josée souhaite surtout redonner au suivant.

« On ne sait jamais quand on aura besoin d’un tel soutien. Alors j’invite ceux et celles qui ont du temps à offrir à se lancer : osez. Une présence, un petit geste, ça ne coûte rien… »
« Et pour le cœur, ça rapporte beaucoup. »
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