Pour Les Petits Frères, la Journée internationale des personnes aînées, soulignée chaque année le 1er octobre, est bien plus qu’une simple date au calendrier. Pour l’organisme, qui lutte depuis 60 ans pour contrer l’isolement des personnes du grand âge au Québec, le temps est venu d’agir. Chaque jour compte pour assurer à la population québécoise d’aujourd’hui et de demain un vieillissement dans la dignité et le respect.
Ce sentiment est partagé par de nombreux acteurs du milieu des personnes aînées qui prendront part d’une même voix à une grande marche citoyenne ce dimanche. L’événement, qui espère rallier plus de 1 000 personnes, se déroulera en simultané à Montréal et à Québec. Nommée présidente-directrice de l’organisme Les Petits Frères le 21 août dernier, Catherine Harel Bourdon sera du nombre, convaincue de la nécessité de faire évoluer les choses.
« Le vieillissement de la société québécoise est important et irréversible. Nous devons passer de l’urgence aux solutions rapidement afin d’assurer un avenir meilleur pour les générations qui nous ont précédés. Je me sens alertée par l’ampleur du défi démographique qui se présente devant nous. Un jour, pourrons-nous dire que nous vivons dans une société du “bien-vieillir” ? J’ai envie d’y croire avec vous », a-t-elle déclaré.
Rappeler à toutes et à tous les enjeux du vieillissement
Au Québec, une personne sur cinq est âgée d’au moins 65 ans, selon le plus récent Bilan démographique du Québec. Cette proportion dépasse pour la première fois celle des jeunes de moins de 20 ans, et augmente de façon accélérée depuis que les baby-boomers ont commencé à atteindre cette tranche d’âge. Autre fait alarmant, d’après une enquête de la Direction régionale de santé publique portant sur la participation sociale des personnes aînées montréalaises, de nombreux octogénaires disent ne jamais se sentir utiles pour la communauté.
Pour un nombre grandissant de personnes aînées vivant seules et sans soutien d’un entourage, le fait de rejoindre un réseau stable et sécurisant comme Les Petits Frères leur procure à la fois des bienfaits émotionnels, physiques et mentaux, en plus de leur permettre de conserver un rôle social. Une réalité que Béatrice Picard, marraine de l’organisme depuis les 16 dernières années, a pu observer de près dans le cadre de son engagement. Âgée de 94 ans et toujours active, elle souhaite sensibiliser le public aux actions concrètes pouvant être menées pour contrer la solitude et l’exclusion des personnes aînées. Promouvoir leur participation sociale et leur dignité est l’un de ses souhaits les plus chers : « Chaque jour, chaque personne, qu’elle ait 25 ou 95 ans, devrait se dire : « Je suis là, je suis vivante et je fais partie de ce monde hétéroclite, et je vais essayer de le comprendre. » Après tout, c’est nous tous qui le construisons ensemble. Dites-vous que la Journée internationale des aînés, c’est 365 jours par année. »
Des besoins qui dépassent les ressources
Âgées en moyenne de 86 ans, environ 2 600 personnes aînées sont accompagnées chaque année par 15 équipes locales des Petits Frères et son grand réseau de 2 900 bénévoles répartis dans 12 régions du Québec (Gatineau, Granby, Montréal, Laval, Lévis, Longueuil, Québec, Rimouski, Saint-Jérôme, Sherbrooke, Thetford, Trois-Rivières, sud de Lanaudière, Basses-Laurentides et Saguenay).
À travers la mise en relation de personnes qui s’impliquent sur une base volontaire et 100 % gratuite auprès de personnes aînées situées à proximité, des relations authentiques et sincères se tissent. Une présence significative, remplie de chaleur, perdure jusqu’au bout de la vie.
Ces actions sont remarquables, mais insuffisantes, compte tenu de la hausse constante de personnes aînées qui souffrent d’isolement et de solitude à travers la province. Plus de 500 personnes du grand âge ont nouvellement été accueillies en 2023 par Les Petits Frères. Pour contribuer aux efforts, 730 bénévoles sont activement recherchés à travers la province, dont 300 dans la région de Montréal seulement.
Pour soutenir la mission des Petits Frères et sa croissance, les gens peuvent faire un don ou s’engager bénévolement auprès d’une personne aînée de leur localité.